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Salon de l’immobilier de l’Afrique : Urbafrica, Lyon, France, 6 – 7 oct. 2017

#ITW #Urbafrica #Afrique #immobilier

Le salon urbafrica va ouvrir bientôt ses portes pour sa seconde édition à Lyon. Nous avons eu le plaisir d’interviewé M. Many, organisateur du salon Urbafrica. Au cours de cet entretien, vous découvrirez les axes principaux des marchés immobiliers africains.


Tout d’abord, pouvez-vous préciser aux lecteurs votre métier et vos missions au sein du salon ?
Je m’appelle Léopold Many, je suis président de MoneyDiaspora, société organisatrice du salon Urbafrica.

 


Pourriez-vous nous présenter le salon Urbafrica ?
 La seconde édition du salon Urbafrica a lieu le 6 et 7 octobre 2017, à la Cité internationale de Lyon. L’entrée est gratuite pour le grand public.  Sur notre site, urbafrica.com, vous pouvez demander votre entrée gratuite.

Quels sont les objectifs du salon ?

Le salon répond aux attentes des professionnels du marché immobilier africain et celles des particuliers 

  • Les professionnels peuvent rencontrer leurs homologues africains et non africains. Ils ont la possibilité de dialoguer, d’échanger sur les bonnes pratiques locales et des perspectives d’urbanisation.
  • Les particuliers sont en très grande majorité membres des diasporas. Ils sont à la recherche de solutions de qualité pour investir dans leur pays d’origine. Ils ont conscience que faire construire nécessite un partenaire de confiance du bornage des terrains au suivi et livraison des travaux.

Plus précisément, quels professionnels exposent et quels types de publics ?

Le salon est ouvert à tous, particuliers et professionnels. Comme c’est la seconde édition, nous avons identifié plusieurs types.

  • Les particuliers ont un très bon niveau de vie, il s’agit de cadres et de CSP +, qui recherchent un accompagnement clé en main. Les familles restées aux pays ne sont pas toujours aptes et disponibles pour mener à bien ces travaux.
  • Les professionnels sont de tout métier. Plus particulièrement, vous pouvez rencontrer des organismes d’État (qui sécurisent le foncier), des organismes de financement (banques étatiques spécialisées dans le logement privé et aussi des banques commerciales), évidemment des promoteurs immobiliers,  des architectes. D’autres métiers sont aussi représentés comme les notaires et les assureurs.

L’immobilier en Afrique

Quels sont les éléments clés du secteur ?

L’immobilier en Afrique est en essor ; nous pouvons distinguer les faits suivants :

  • La forte urbanisation africaine renforce le déficit chronique de logements.
    • Par an, 10 000 logements sont manquants dans chaque pays. Au Cameroun, en 2015, 1 600 logements ont pu être livrés au lieu des 10 000 nécessaires identifiés. La classe moyenne se rue sur les logements disponibles, et ce même s’ils sont en-deçà de leurs attentes. Les couches populaires ne peuvent pas se loger.
  • Des pays développent de véritables politiques volontaristes comme le Maroc (depuis 1974 programme pour les Marocains de l’étranger) et le Sénégal. Le salon est l’occasion de partager sur ces bonnes pratiques.
  • La plupart des pays n’ont pas de banques d’état finançant les logements sociaux. La construction doit être donc financée par les privés. Par exemple au Cameroun, peu peuvent obtenir un crédit de 15 à 30 000 000 FCFA. Le revenu moyen est de 52 477 FCFA (80 euros). L’immobilier africain est donc dépendant des diasporas.

Un des objectifs du salon est de sensibiliser les diasporas sur la possibilité d’investir en Afrique. Quels conseils donneriez-vous pour acheter un bien ?

Investir dans l’immobilier en Afrique, y compris dans le pays d’origine de sa famille, demande d’être bien entouré pour diminuer les risques.

  • Le 1er conseil est de trouver un professionnel au lieu de passer par la famille. Les retours d’expériences des acheteurs indiquent que ceux qui ont fait confiance à leurs familles sur place ont vu leur budget initial doublé.
  • S’assurer de la disponibilité du foncier est le b.a-ba. Obtenir un document officiel avec un bornage clair peut être complexe, comme également identifier le bon vendeur légalement propriétaire. Certains pays ont mis en place des politiques volontaristes comme le Sénégal pour diminuer les risques de « multi-vendeurs »
  • Dans beaucoup de pays, il n’y a pas besoin d’agrément pour être constructeur. Au Cameroun, le secteur privé a réagi à ce manque. Les banques n’accordent un crédit que si le professionnel est agrée par elles.
  • Pour le financement, les règles sont assez proches de celles européennes : conditions de ressources, de santé…

Trouver un emploi est un sujet important localement et pour les diasporas qui souhaitent revenir sur le continent. L’immobilier est-il un bon secteur ?

Les entreprises sont-elles en manque de compétences ?
Le marché immobilier est en plein ébullition. Le déficit de logement est lié au foncier, à l’urbanisation des capitales, au financement, aux ressources matérielles et humaines. Au Cameroun, il manque des chefs de chantier, des superviseurs, des cadres intermédiaires…

Comment les entreprises recrutent-elles leurs cadres ? Ont-elles l’habitude d’utiliser des sites de recrutement en ligne comme AFRI-EMPLOI.com pour informer les cadres des opportunités ouvertes aux locaux et aux diasporas ?
Les entreprises locales sont surtout des petites entreprises, dans lesquelles le chef d’entreprise joue le rôle de chef de chantier. Il recrute selon ses besoins du jour et uniquement des opérationnels (maçons, électriciens…). Les cadres sont recrutés particulièrement par des grandes entreprises étrangères marocaines, françaises… Les formations de qualité sont rares localement, ce qui laissent des opportunités aux cadres issus des diasporas.

Quels conseils voulez-vous donner aux Africains pour réussir leur vie professionnelle dans l’immobilier et plus précisément ? 

Avec l’essor du marché immobilier et la venue de promoteurs plus importants, la gamme de métiers permettant d’être embauchés va s’élargir.

  • Pour les jeunes Africains : les écoles artisanales, après une période sombre, sont de nouveau (ré)ouvertes. Les formations en conduite de chantier manquent. L’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) est un métier quasi inconnu localement.
  • Aux Africains déjà dans le vie active : le besoin en cadres intermédiaires va se développer au fur et à mesure. Au Cameroun, un établissement est en train de voir le jour pour les former dans le domaine de la construction immobilier et leur permettre de devenir chef de chantier.
  • Aux Africains de l’extérieur : il y a une grande pénurie dans l’AMO pour des programmes à destinations des diasporas et pour les classes supérieures. Trouver un employeur national est compliqué, car le métier est méconnu et donc non valorisé. Il faut postuler auprès des entreprises étrangères. Au salon, nous allons faire témoigner un Ivoirien venu suivre le chantier d’un hôtel en Afrique et qui depuis travaille pour les grands promoteurs sur place.

Nous vous remercions chaleureusement pour toutes ces informations utiles et donnons rendez-vous à nos lecteurs à Lyon, le 6 et 7 octobre 2017 au salon Urbafrica !

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